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Blog de l'école de kitesurf Dkite-school de Dunkerque en Nord/Pas-de-Calais www.dkite-school.com
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Nick Jacobsen in Cape Town

y a de l'idée lol
Nick Jacobsen est un peu malade mais le saut de cette grue est tout simplement Impressionnant

Crane Jump from kitecentre Zanzibar on Vimeo.

Nicolas Hulot dans Paris Match


Nicolas Hulot s’est pris de passion pour ce grisant sport de glisse. Il nous fait part de son engouement et de ses craintes

Interview Lionel Robert - Paris Match




Paris Match. On vous sent vraiment sous le charme du kitesurf...
Nicolas Hulot.
Mieux que ça, je parlerais presque d’addiction, mais une addiction douce et sans effets ­secondaires. Pour se détendre, il y en a qui font du ­jogging, d’autres de la musique ou de la peinture ; moi, je fais du kitesurf. C’est un moment de purification. Ça me lave la tête, au propre comme au figuré. Après une heure de pratique, j’ai les yeux qui pétillent, je me sens réinitialisé, capable de me remettre au travail comme si de rien n’était. Le kite participe à mon équilibre. Il me donne une énergie que je mets à profit pour l’ensemble de mes activités. J’ai 55 ans et je peux affirmer que, grâce à ce sport, je vis une seconde jeunesse.

A quoi tient cette magie ?
J’ai pratiqué de nombreuses activités nautiques, aquatiques ou aériennes dans ma vie. Rarement l’une d’elles m’avait procuré autant d’émotions. C’est un ­mélange de sensations de vol et de glisse, une manière absolument unique de caresser la nature, mais aussi d’entrer en contact avec les populations locales. Le kite crée du lien.

Concrètement, en quoi ce sport se distingue-t-il des autres disciplines ?
D’abord, il se pratique avec un matériel léger et ­facile à mettre en œuvre, surtout quand on a la chance, comme moi, de vivre au bord de la mer. La voile loge dans n’importe quel sac à dos. La planche, minuscule, se tient du bout des doigts. Rien à voir avec le poids et l’encombrement d’une planche à voile, d’un mât et d’un wishbone. Le kite se révèle beaucoup moins physique. Ici, vous vous contentez de tenir une petite barre où sont fixées les lignes fuyant en direction du ciel. On a l’impression d’être suspendu aux nuages, comme si une main invisible vous tirait vers le haut. On décolle avec une facilité étonnante. On surfe les vagues dans un sens, on les saute dans l’autre. C’est d’une grande intensité émotionnelle. Du reste, tous les irréductibles de la planche à voile que j’ai initiés au kite ont définitivement abandonné leur premier amour.

Et par rapport au surf ?
Le surfeur barbote de longues heures dans l’eau pour quelques instants de plaisir. Le kiteur, lui, fait ­durer le plaisir pendant des heures.

Parlez-nous de vos débuts...
Quand le kite a débarqué en France, il y a une ­dizaine d’années, j’étais sur le point de me faire opérer d’un ligament croisé. Dans un premier temps, je me suis donc contenté de regarder les autres avec envie. J’ai commencé en 2004, en Bretagne, en plein hiver. Il fallait être motivé. Nous n’étions pas nombreux sur la plage, mais j’ai tout de suite senti que ce sport allait m’apporter énormément d’enchantement, un sentiment mêlé d’ivresse et de liberté. Aujourd’hui, je pratique de façon quasi quotidienne. J’ai deux ou trois spots près de chez moi. Quand le vent arrive de terre, je vais vers Lancieux. Quand il souffle de la mer, je joue plutôt du côté de Saint-Lunaire.

Comment expliquez-vous que ce sport suscite une ­certaine crainte ?
La mauvaise réputation du kite provient des problèmes rencontrés au début sur les systèmes de largage de la voile. Ils n’étaient pas fiables. On a déploré de nombreux accidents. Des gens se sont fait très peur. Il y a eu des cas de noyade. Certaines personnes ont fini contre des immeubles ou des voitures, d’autres ont été traînées des dizaines de mètres sur la plage. Désormais, les systèmes de sécurité fonctionnent, les instructeurs se sont professionnalisés. Du coup, le kite se popularise. Ce qui n’empêche pas qu’il y a des règles à observer. Par définition, une discipline exige... de la discipline.

Justement, quels conseils donneriez-vous à un débutant ?
Le premier serait de ne surtout pas vouloir s’initier seul. Une voile de kite développe une puissance considérable. Son maniement exige un peu d’expérience. Sans s’en rendre compte, on peut facilement se faire soulever à 5 mètres du sol ou se faire catapulter contre une digue. Je conseille de débuter avec un instructeur ou un copain bon pédagogue. Ensuite, il faut ne pas s’enhardir trop vite et s’en tenir, au début, à des parcours côtiers. Eviter la pleine mer, surtout par vent de terre, car l’inconvénient du kite, par rapport à la planche à voile, c’est qu’on ne vous voit pas lorsque vous êtes agrippé à votre planche dans l’eau. Il est donc ­indispensable d’avoir toujours quelqu’un qui vous ­surveille à terre pour prévenir les secours, si nécessaire.

Et quid de la météo ?
Comme pour la voile, il est important de se ­renseigner sur les conditions du jour. Le vent minimum exigé pour la pratique du kite est de 13 nœuds. On peut alors utiliser une voile de 14 mètres carrés. Quand le vent forcit, on réduit la voilure (jusqu’à 7 mètres carrés). Mais il vaut mieux être “sous-toilé” que “sur-toilé” pour ne pas risquer d’être soulevé par le vent sans pouvoir ­redescendre.

En dépit de votre expérience, il vous est arrivé une ­mésaventure...
C’était en Bretagne, le mois dernier. Je kitais avec mon ami Jérémie Eloy. Nous nous sommes éloignés de la côte et le vent est tombé brutalement, de manière ­imprévisible. Impossible de rentrer. On a dérivé une heure et demie dans l’eau à 6 degrés avant que notre guetteur, sur la plage, envoie un bateau de la SNSM, les sauveteurs en mer, pour nous chercher. Sans une ­combinaison étanche et une bonne paire de gants, nous aurions eu du mal à tenir.

Qui est Jérémie Eloy ?
C’est une des rares personnes de ma connaissance à vivre du kitesurf. Il est à la fois surdoué, passionné et passionnant. Je l’ai rencontré par hasard, il y a six ans, sur une plage d’Ille-et-Vilaine. Originaire de Dunkerque, il parcourait déjà le monde à la découverte des plus belles vagues. C’est devenu un ami, qui m’a accompagné, depuis, sur plusieurs voyages d’“Ushuaïa”. Véritable artiste de la discipline, Jérémie est aussi un garçon d’une gentillesse et d’une humilité extrêmes, toujours prêt à hisser la voile. Je me souviens d’une journée, l’an passé, où nous avons décidé, sur un coup de tête, de partir en randonnée jusqu’au Mont-Saint-Michel. Après 50 kilomètres de navigation, nous sommes arrivés sur le site à la nuit tombante. Les couleurs étaient incroyables, l’endroit truffé d’oiseaux, le spectacle grandiose. Ce fut un instant réellement jubilatoire. Et c’est grâce au kite que nous avons pu le vivre...

Vous voulez dire que le kite facilite l’exploration ?
Tout à fait. Où que j’aille dans le monde, j’ai toujours une voile dans mon sac. Car il est possible de kiter dans des endroits totalement inattendus. Je pense notamment à ce petit lac résiduel de la région de l’Ennedi, dans le nord-est du Tchad. Il est situé en plein Sahara. Il mesure à peine 100 mètres de large. Il y a vingt mille ans, sa surface dépassait 400 000 kilomètres carrés ! Autour de cette minuscule poche d’eau douce, alimentée par des pluies tombées il y a sept mille ans, des dunes ­magnifiques forment un écrin féerique. Je pense également à la côte sud-africaine où Jérémie et moi avons kité sans nous soucier un seul instant de la présence des ­requins sous nos planches.

L’été dernier, vous étiez même en Islande...
Où nous avons pratiqué le snowkite, un dérivé du kitesurf, qui fait appel à une voile plus légère pour pouvoir grimper en altitude. On peut ainsi remonter des ­dénivelés de 2 000 mètres. Arrivé au sommet, il ne reste plus qu’à replier la voile et à redescendre à skis ou à snowboard. Je vais bientôt partir en tournage dans les Alpes avec ce matériel. Il permet de s’affranchir de grandes distances et, si le vent vient à manquer, il suffit de finir le périple à peaux de phoques. Le snowkite n’a rien d’un sport extrême. C’est même plus facile que le kite car, sur la neige, on n’enchaîne pas, comme en mer, les départs ratés qui font avaler des litres d’eau.

Jérémie Eloy va même encore plus loin... Effectivement, il kite au cœur de la vague. C’est très impressionnant. En surf, si vous chutez dans le rouleau, vous êtes méchamment chahuté. En kite, une telle erreur peut avoir des conséquences bien plus dramatiques. Avec la voile et les 25 mètres de lignes, vous pouvez vous retrouver enveloppé comme un rôti et vous noyer. Ce que réalise Jérémie est vraiment ­incroyable. Il rentre véritablement dans le tube. Moi, pas encore. Pour l’instant, je me contente de rester ­sagement sur le dos de la vague dans l’espoir de croiser un aileron de dauphin